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Alternance : 65000 contrats supprimés en 2025 selon l’INSEE

Le 17 septembre 2025, l’INSEE a annoncé dans une relative indifférence la suppression d’au moins 65 000 contrats d’alternance pour l’année en cours.

Une information passée presque inaperçue… et pourtant, ses conséquences pourraient être majeures, aussi bien pour les jeunes que pour les centres de formation d’apprentis (CFA).

Pourquoi cette chute brutale ?

Depuis le début de l’année, l’État se désengage progressivement, dans un contexte de réduction des déficits publics, désormais estimés à 3 400 milliards d’euros.

Plusieurs facteurs expliquent cette baisse inédite du nombre de contrats :

1. Le ralentissement économique

Il pèse lourdement sur l’activité des entreprises, notamment depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024, qui a plongé le pays dans une forme d’instabilité politique persistante.

2. Une contribution obligatoire mal calibrée

À partir du 1er juillet 2025, les entreprises doivent participer à hauteur de 750 € au coût de formation pour les diplômes de niveau Bac +3 et plus.

Une mesure qui freine clairement les recrutements.

    3. Une baisse massive des prises en charge (PEC)

    Les montants versés aux CFA ont été revus à la baisse, créant un reste à charge significatif pour les entreprises, souvent équivalent à l’aide de l’État (2 000 € ou 5 000 € selon la taille de l’entreprise).

    Or, cette aide visait initialement à compenser partiellement le salaire de l’alternant, non à couvrir les coûts de formation.

    Nombre de nos clients ETI nous ont indiqué de plus vouloir supporter les restes à charge, n’ayant aucune garantie que le jeune reste dans l’entreprise après sa formation.

    4. Une aide de l’État réduite

    De 8 000 € en 2023, l’aide est passée à 5 000 € par alternant aujourd’hui. Un coup dur pour la dynamique de l’apprentissage.

    Résultat 

    De nombreux jeunes sans contrat, sans diplôme, sans solution.

    Ils se retrouvent aujourd’hui dans l’impasse, incapables de finaliser leur parcours de formation.

    Certains vont devoir basculer directement sur le marché du travail, sans qualification, ni expérience significative.

    L’impact psychologique de cette situation est largement sous-estimé, mais risque d’être lourd dans les mois à venir.

    Un seul « bénéfice » collatéral ?

    Peut-être… La disparition progressive d’écoles peu sérieuses, délivrant des diplômes au rabais.

    Aux entreprises, désormais, de faire le tri et de s’engager auprès de formations sérieuses, professionnalisantes et porteuses de valeur pour leurs alternants.

    Une politique du « stop and go » qui dure…depuis 30 ans, l’alternance subit les revirements constants des politiques publiques.

    Résultat : aucune stabilité, ni pour les jeunes, ni pour les entreprises, ni pour les CFA.

    📌 Il est urgent de stabiliser le cadre de l’alternance, de repenser le financement à long terme et de valoriser réellement ce levier d’insertion professionnelle.

    Cet article a été rédigé par Madame Carole ATTAL, présidente-directrice générale du cabinet de conseil en financement public AD Consultem

     

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